Vendredi 9 et samedi 10 novembre au Houlala : Bergerac’s burning avec Edouard Nenez et les Princes de Bretagne, Garage Lopez
// novembre 18th, 2012 // Pas de commentaire » // Actualités, Concerts 2012
On imaginait, on espérait, on souhaitait que ce week-end soit un évènement mémorable. On peut désormais avouer, sans pudeur ni objectivité, qu’il fût même largement au-dessus de ça. Pouvait-il en être autrement ? A ma gauche : 12 durs à cuire représentatifs de la fine-fleur du punk rock français avec pour devise commune : le rock n’ roll, c’est sérieux, mais on ne va pas se prendre au sérieux ! Bonne humeur et mauvais goût sont sans aucun doute les mamelles de la triplette de choix de ce week-end sauvage. A ma gauche aussi (ben ouais, ici, il n’y a rien à droite), le Houlala Rock bar, café concert dont le seul nom suffit à annoncer la couleur, tenu par le duo de choc d’expatriés essonites Corinne et Florent, membre du canal historique du label Trauma Social. A ma gauche enfin, le public. Subtil mélange d’habitués sympathiques, de vieilles connaissances et de squatteurs de bus lopezien. Prenez le tout. Secouez bien et vous obtiendrez 2 soirées dantesques que je m’en vais tenter de vous narrer en sachant pertinemment que ma meilleure prose n’atteindra même pas la cheville de la traduction du ressenti de O bonheur, O joie qui a envahi nos cœurs et nos âmes de rockers et a gravé à jamais des souvenirs et des émotions dans nos esprits. Pourtant, vous avouerez que je ne lésine pas sur le style.
Comme toujours, ce sont ceux qui habitent le plus près qui sont les derniers, en l’occurrence nous. Mais bon, on avait quand même 500 bornes to be arrived (bornes, bornes, bornes to be arrived). On retrouve donc les potos d’Edouard et des Lopez au Houlala et ça commence fort car on porte tous les 4 la moustache. Pourquoi ? me direz-vous. Juste parce qu’il y a plus d’un an, les 2/3 des Lopez et la moitié des B Bop ont émis une idée brillante et fortement teintée de rhum : la prochaine fois qu’on se voit, on a tous la moustache. Sauf que chez les Lopez, la Loi est stricte : pas de bide, pas de marcel, pas de moustache. Donc, on est les seuls poilus. Et encore, en raison d’un système pileux 0%, la mienne est fausse. Par contre, Charles ressemble à un putain de collabo, Yann à un berrichon pure souche et Lolux à un croisement entre Rue Barbare et Metallica.
C’est donc poilus et quelque peu fourbus par le voyage qu’on déboule au Houlala. Bisous par ci, bisous par là et on vide rapidos le camion, on se désaltère et on installe tout. Petite balance rapide et on est prêt à attaquer.
Vu qu’on n’est pas venu là (que) pour rigoler, on balance Les petits troquets d’entrée, histoire de se mettre les habitués dans la poche, vu que c’est un peu l’hymne du lieu. Il n’y a pas encore trop de monde, mais l’ambiance est bonne. Contre toute attente, on enchaîne pas trop mal, ça pogote bien dans la salle et l’affaire est pliée en une petite heure. Ca tombe bien, c’est la durée de la cassette dans la caméra qui filme au fond de la salle. Ha oui, je ne vous ai pas dit. On a ramené du matos pour garder un souvenir de ce week-end sauvage : 6 caméras, plein d’appareils photos et un enregistreur audio.
Place aux Princes de Bretagne et leur leader charismatique (comme on dit en Amérique du Sud et en Corée du Nord) : Edouard Nenez (prononcez Nené, sauf si vous avez chanté Show Bizness avec nous juste avant, mais c’est pour la rime avec Bernard Menez). Le show est bon, le show est chaud et les musiciens torse nu en jupettes émoustillent la gente féminine. Mais comme toujours, c’est le patron qui expose son légume (chou-fleur) et récolte les fruits semés par ses employés (à propos, vous connaissez la différence entre les fruits et les légumes ? Demandez à Jean-Luck Lopez) en allant se faire tripoter les bourrelets : Gloire à Edouard et merci patron ! A noter la mise à jour de Bonne nuit les petits. Le changement, c’est maintenant, ils rentrent au pays d’Aurélie Filippetti.
Et quoi de mieux pour se finir qu’une Goudale et 3 Good old boys : Le Garage Lopez est de retour à Bergerac et ils n’ont pas le trac. Je sais, la rime est naze mais elle est riche. Cyrano, si tu nous regardes … Bon, je ne vais pas une fois de plus me répandre sur le sujet : Le bulldozer lopezien écrase tout sur son passage à coup de La majeur et de batterie épileptique. Ramasse tes dents, tes neurones et ton cuir et rentre chez toi.
La fin de soirée est relativement calme parce que c’est vendredi pour tout le monde et que les artistes savent que le lendemain, ça va être une autre paire de manche. Ca discute, ça mange, ça papote et ça rigole. Les Lopettes vont pieuter chez Florent et seule la section rythmique bopienne fait de la résistance en braillant un peu et en écrasant de temps à autre quelques dormeurs. Et moi je les accompagne parce que j’aime bien le Pastis après 2 heures du mat’.
Samedi matin, le troupeau de rock commence à émerger vers 11 heures. Petit déj’ au cassoulet pour les huns, café pour les autres et vers 13 heures, l’autre moitié de la Raïa nous récupère pour aller au Resto l’Omeletaria, rapidement renommé l’Omerta par les Lopez, parce que c’est quand même plus rigolo !
La tablée d’une vingtaine de zazous bruyants ne fait pas fuir les autres clients, ils sont courageux. On mange bien, on rigole bien, bref, on est tous traités comme des Princes et on aime ça.
L’après-midi, on a quartier libre. Ouais ! Certains vont se balader, d’autres comatent. Les truffes du Périgord répètent unplugged. Les Drôles de Damned font une petite balance. Et en fin d’après-midi, à force de se raconter des blagues du Grand détournement, Gildas PDB nous offre une projection. Gorges Abitbol Power !
Mais avant même l’arrivée du King dans le chef d’œuvre pastichien, on passe aux choses sérieuses. Ouane for the money (ouais, bof), Tou for the show (ça oui) and Troui to get ready, go cat go ! Lunettes noires, chaussettes noires, chemises noires cols leopard pour les Drôles de Damned. Agrémentés d’une veste à col léopard et d’une cravate léopard pour Sébastien Brisset. Les hommes les plus Classes du monde, ce soir, ce sont eux. Et ils sont là pour envoyer du lourd : Eddie Cochran, Vince, Taylor, Elvis Presley, Eddy Mitchell, Cramps, Sonics, Stooges, Nancy Sinatra, Chaussettes Noires, Little Richard et Stray Cats sont passés à la moulinette punk rock. Je sais baby, c’est juste du rock n’ roll, mais j’aime ça. Pour ceux n’aurait pas identifié les participants, ce groupe est constitué des Garage Lopez avec Bastos Bop au chant, unis par la Divin, c’est-à-dire le Dieu Rock n’ roll himself. Et comme Divin, c’est beaucoup, le trublion Grand Guignol était aussi de la partie. Un grand moment offert de bon cœur à notre pote Florent. Mais comme on s’est bien éclaté, il est probable qu’on remette le couvert un de ces quatre.
Le thème de cette soirée, c’est les reprises. Edouard et ses Princes ont donc aussi joué le jeu et préparé un fuckin’ set de reprises punks françaises et un peu angliches, sous le patronyme particulièrement de circonstance d’Albert Gerac et les Truffes du Périgord. Et pour se la péter encore plus les autres (alors que la barre de la branlitude avait été fixée particulièrement haut par le 1re groupe), ils ont décidé de faire tourner les instruments, ou plutôt les musiciens sur les instruments, enfin, un truc comme ça quoi. On a donc pu voir le batteur à la basse, le bassiste à la batterie, le guitariste à la batterie, le bassiste à la guitare, les guitaristes au chant et même la chanteur à la guitare. Enorme. Tout ça en balançant du bois : OTH, Parabellum, Toy Dolls, Starshooter, Prouters, Garage Lopez, Brigitte Bop, Ludwig von 88, Wampas, Buzzcocks. J’en oublie et je ne dis pas ça juste pour vous faire regretter encore plus d’avoir raté ça (encore que …).
Pour finir, nous revoilà, mais en formation Les Clache. Florent nous l’avait demandé plusieurs fois. Il l’a eu. Le set est désormais bien rodé et, comme dirait Georges Abitbol : Bon ça, ça tourne. Par contre, on n’a pas eu le temps de bosser des nouveaux titres, donc il n’y a qu’une petite dizaine de morceaux. Pour rester dans le thème de la soirée, on continue avec une poigné de reprises. Une bonne dose de Ludwig von 88, avec notamment Punkahontas, présent sur le compil Mort aux Ludwig et rarement joué sur scène et New Orlins, qu’on a fait spécialement pour cette soirée. Et ensuite, on embauche les collègues pour venir pousser la chansonnette avec nous. Gilou PDB est préposé au tambourin, car malheureusement, on n’a pas assez de place pour installer le clavier. Effello PDB vient chanter Glenda and the Test Tube Babies des Toy Dolls. Edouard vient s’auto-glorifier sur Gloire à Edouard. Bruno Lopez est largement mis à contribution pour la reprise de Coluche Pov’ con, et sur Garagiste, Camarade Bourgeois, les Maudits du Rock. Mais il faut avouer qu’à ce moment, il est rejoint par la totalité des membres des groupes. Et même Florent se retrouve devant le micro avec ma gratte au milieu de tout ce bordel. Il y a de la joie, de l’émotion, de la sueur et surement quelques larmes et des débuts d’érection par ci par là. L’inévitable White Riot pour finir et l’immanquable Sauvons les petits troquets en rappel. La boucle est bouclée.
Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ? On continue la fiesta sur notre petit nuage jusqu’aux heures où je bois du Pastis en essayant de ne surtout pas penser à demain et aux heures de camion pour rentrer dans notre quotidien, à 1000 lieues de cette soirée formidable, légendaire, mythique, j’en passe et des meilleures, ni au surlendemain, synonyme de retour au taf, entouré de collègues qui ne peuvent pas imaginer qu’il y a quelques heures, j’étais sur une autre planète, un univers parallèle qui s’appelle Rock n’ roll.
A l’instar du Festival de Mont de Marsan et du concert des Pistols au Chalet, ce week-end à Bergerac, il y a ceux qui y étaient et il y a les autres. Moi, j’y étais.