Samedi 15 et dimanche 16 décembre : Le Tempo à Guéméné Penfao et Les Mélèzes à Saint Malo : avec Edouard Nenez et les Princes de Bretagne
// décembre 26th, 2012 // 2 Commentaires » // Concerts 2012
Un week-end qui a commencé avec 2 jours d’avance, avec un coup de fil de Yann qui m’annonce qu’il vient de se charcuter le majeur gauche à coup de disqueuse, mais qu’on ne va pas annuler une paire de concerts du What’s my name on tour pour autant. T’as raison, mec, lui répondis-je, on baissera ton ampli et tu miseras tout sur le visuel, nous on fait souvent ça avec Charles. On se rencarde donc tous au local le samedi midi avec des gueules de fin d’année, notamment Lolux qui s’est échauffé toute la semaine pour ce week-end breton. Chargement du matos, plein d’essence et de quoi faire des sandwichs à Leclerc et on fonce vers l’ouest dans un timing aux petits oignons qui nous garantit de ne pas arriver à bon port (porc ?) avant les potos d’Edouard Nenez et les Princes de Bretagne. Voyage pluvieux, voyage heureux, avec une touche de nostalgie quand on passe à Derval, où on avait fait un concert entier accompagné de l’accordéoniste des Massacrors.
Finalement, on arrive au Tempo vers 18 H comme prévu et on retrouve les Nénesse au grand complet en train d’apéroter, donc, on boit un petit coup, on installe le matos, on boit un petit coup et on mange des haricots verts en écoutant de la new wave des années 80, grâce à DJ Joël, notre vieux pote, ancien proprio du Bon sens à Derval (cf concert de ouf évoqué ci-dessus) et de la Boulaie, où on avait aussi vécu des moments fabuleux. Bref, on est heureux comme des punks en hiver.
Le bar n’est pas très rempli à cause d’un gros paquet de concerts aux alentours, mais on s’en fout, on est habitué. Edouard Nenez ouvre le bal pour nous et quelques punks et gitans locaux, ainsi qu’un bon quintal d’agriculteur aviné et kaki qui s’écroulera au bout de quelques chansons aux pieds du bassiste et sur son pied de micro. Le premier n’a rien eu, mais le second n’a pas survécu. Comme la légende locale voulait que le gros quinquin en question assomme les génisses avec son poing, personne n’ose aller le réveiller. Matthieu, le barman s’y colle et effectivement, le bébé a le réveil teigneux. Heureusement, il arrive à le calmer juste à temps et Cadum rentre au bercail. Fin du happening. A part ça, les Princes de Bretagne jouent bien et ne se plantent même pas quand Lolux vient jouer de la cloche à contre-temps, ni quand je viens faire semblant de chanter sur Mayday Mayday.
On prend la suite pour un set plutôt sympa. On colle un nouveau morceau : Dans la Meuse, qui passe pas trop mal. Effello vient chanter anglais et comme Yann est un peu diminué, on devait aller mollo. Et bien, devinez quoi ? On n’y est pas du tout allé mollo et on s’est fait quasiment tout le set des Clache en rappel pour notre copain Joël, qui en était franchement ému. Je crois même que les Princes de Bretagne nous ont rejoints pour faire Guns of Brixton, alors t’imagines …
Après ça, la section rythmique a attaqué le zinc à coup de Ricard, Steeve PDB a fini les verres de whisky et Effello s’est défoncé au Breizh Cola, tout en faissant des reprises des Prouters, de Dorothée et de Jean Yanne avec une petite gratte sèche qui trainait. Il y avait aussi un vieux piano qui a aussi connu les derniers outrages des Princes du Boogie-woogie. Ensuite, on a plus ou moins réussi à remballé tout le matos dans les cametards et on a rejoint le château de nos hôtes où on a mangé du pâté, des pâtes, du pain en discutant de Notre Dame des Landes et en écoutant des vieux tubes de punk 77. Plus belle la vie, comme on dit sur France 3.
Après une nuit plus ou moins courte pour les huns et les autres, le troupeau de rock émerge doucement vers midi. Après un petit dèj’ pain frais, beurre salé et café de bon aloi, Nurse Gilou PDB refait le pansement de Yann Bop et on s’arrache vers la mer.
Arrivée vers 16 H à Saint Malo, on lâche les camions à côté des Mélèzes et on rejoint l’intra-muros à pingos pour une manger une bonne galette dans une bonne auberge (en vrai, c’était un repère à touriste, mais c’était pour faire une fine référence cinématographique).
Retour rassasié aux Mélèzes, on boit le verre de l’amitié avec Zaza et Morbak et on installe le matos à un rythme dominical mais néanmoins presque efficace. Ensuite, on tazonne à droite à gauche en se rafraichissant à coup de Heineken et en tapant la discut’ et la belote. Les molasses aux Mélèzes, il va peut-être falloir se bouger un peu le cul.
21 H, l’heure du crime, comme dirait Agatha Christie. Pour la peine, on commence par une chanson en anglais. Safe European Home, en l’honneur du magnifique tee shirt The Clash de Morbak. On arrive à peu près à enchaîner les 3 premiers morceaux, mais rapidement, la boîte à connerie est ouverte : présentations de morceaux stupides à rallonge, morceau arrêté pour en placer une bien bonne, chant confié à Carlito Bop sur Camarade. En vérité, je vous le dit, ce n’est pas de ma faute, c’est Les Mélèzes. Il y a un truc spécial dans ce resto. Déjà, un resto savoyard en Bretagne, vous avouerez que c’est pas très naturel. Et en plus, Morbak, le cuistot, est le Boss de Zarma, journal satirique hara-kirien. Tout ça pour dire que j’ai sûrement été envouté pour débiter autant de conneries, parce que ce n’est pas trop mon genre d’habitude …
Mais puisqu’on parle d’humour, laissons la place aux professionnels du jeu de mots, les Kings du calembour, j’ai nommé Edouard Nenez et les Princes de Bretagne. Car ce sont eux les stars ce soir et mes guignolades n’avaient d’autre but que de chauffer la salle pour eux. Effort louable mais pas forcément nécessaire car : 1 – ils sont déjà venus aux Mélèzes et sont donc presque des habitués. 2 – Ils sont intrinsèquement drôles. 3 – Ils portent leur bretonnitude dans leur nom (à l’instar des Ramoneurs de Menhirs et d’André Breton, qui ont toujours fait salle comble dans la péninsule). Malgré cela, Ed’ et ses Princes refusent de se vautrer dans la facilité et décident de saisir au vol la barre placée bien haut et attaquent inopinément autant que promptement sur un « Merci Patron » qui sert habituellement à clore les débats. Ensuite, ils choisissent fort judicieusement d’enchaîner anciens et nouveaux tubes, pour le plus grand plaisir du public et des tôliers : Zaza profite un max, bloquée derrière le bar par une cheville dans le plâtre, pendant que Lolo et Morbak fendent la foule avec des marmites de fondue bouillonnante. L’orgasme collectif est atteint avec l’inévitable Ouest-France et la fin apocalyptique avec une semaine d’avance intervient sur Guns of Brixton dans lequel Edouard Bop, Brigitte Nenez et le public (à son corps défendant) se mélangent sans retenue ni pudeur.
Bon, c’est pas tout ça, mais si on vient dans un resto c’est pas que pour jouer : place à la raclette ! MIAM !
Rassasiés pour la 2ème fois et après un sacrifice de chou-fleur, on arrive encore à dégotter des grattes sèches pour taper la chansonnette. Effello nous fait les Toy Dolls et les Wampas et, encore sous l’emprise de la malédiction locale, je me réincarne en Adolf Brassens pour chanter les cobains d’apord avec l’accent Guerre-manique. Ach, ach, ach, Kolossale finesse.
Et oui, chers petits amis, une fois de plus, on a passé un putain de fuckin’ week-end avec les potos d’Edgard Menez et les Princesses of Britain, sans coke, sans groupie aux seins nues, mais avec un bonne dose de rock n’ roll qui devrait nous faire tenir jusqu’à l’année prochaine !
PS : A Madame la flic à gros cul de Le Mans qui nous a fait iech pendant une demi-heure à coups d’éthylomètre et de THCmètre pour que dalle : nous non plus, on ne vous aime pas !