Vendredi 12 décembre : Epinal avec Diego Pallavas, Half Dead Pigs, Justin(e)
// décembre 22nd, 2014 // Pas de commentaire » // Actualités, Concerts 2014
« Viens voir dans les Vosges comme on est bien. Et en plus, c’est notre anniversaire ». Comment aurait-on pu refuser cette proposition alléchante et aguicheuse (et vice-versa) du sieur Diego Pallavas (mais presque) ? Surtout en plein mois de décembre. Les Vosges, c’est tellement plus sympa en décembre, comme disait le célèbre philosophe Claude Vanony.
Et puisqu’on parle de philosophe, sachez que c’est le fameux Zéric Popoche, notre producteur, qui a gagné le tirage au sort de « Qui c’est qui prendra la 5ème place dans le camion pour ce dernier voyage de l’année ? » pour la plus grande de joie de … mais on en reparlera plus tard.
Nous partîmes donc à 5 par ce prompt renfort et nous vîmes 5 aussi en arrivant en terre spinalienne vers 18 heures et quelques. Et plus précisément à La Souris Verte, la nouvelle SMAC locale, comme dirait Jack Lang, autre vosgien célèbre (oui, j’écris mes compte-rendus avec Wikipédia. Il y en a que ça dérange ?). Le concert aura lieu dans la petite salle, même si la grande aurait largement pu accueillir cette soirée anniversaire des 10 ans du Don Diego du coin, mais l’administration a ses raison que la Raison ignore. Il faut dire que c’est sold-out depuis plusieurs jours. Tant pis pour les retardataires et les non-abonnés à Facebouc. Mais revenons à nos moutons (c’est une image, évidemment !). Des grosses bises aux héros de la fête, qu’on sent tendus comme des strings brésiliens, because c’est eux qui gèrent la fiesta, qui se déroule en plus sur 2 jours et qu’en plus, anniversaire oblige, le concert sera exceptionnel avec plein de surprises. On papote aussi avec Les Half Dead Pigs et Justin(e), d’autant plus que, contre toute attente, c’est la 1ère fois que nos routes se croisent (non, ce n’est pas une contrepèterie). On apérote et on se restaure copieusement d’un repas qui restera dans les annales (je me comprends) : choux en entrée et choucroute en plat de résistance. A peine le temps d’un petit café et de décharger le matos que les demi cochons morts (ou les cochons à moitié morts, je ne sais pas trop) ouvrent le bal avec un punk-rock qui bazoute bien et qui chauffe comme il se doit une salle qui ne demande que ça.
On prend la suite pour continuer le boulot et on sent tout de suite que le public n’est pas là par hasard et que tout le monde a vraiment envie de s’amuser, de gueuler et de suer. Bref de s’éclater. Alors on y va ! Du gros son et quelques vannes foireuses. Bat Bat au chant pour une reprise des Rats : Mon cafard et moi. Du coup, il repart avec un magnifique cadeau d’anniv’ estampillé Promo d’Intermarché de Vienne en Val : L’intégrale Vogue de Djonny Ali-day. Comme toujours dans les grands moments où qu’on n’a pas trop de temps à perdre, Carlito nous gratifie d’une panne de micro dans la pièce du fond (cette fois-ci, c’est une contrepèterie) et se fait secourir par 2 bassistes réactifs et bien sympas. Mais bon, pour un guitar-hero lambda, c’est la honte sur 8 générations. 2 boogie-woogie par là-dessus et quelques la-la-la et on finit pile-poil dans le timing.
Ca monte encore d’un cran avec Justin(e). Ils sont en terrain conquis car il bénéficie du label officiel « meilleurs copains de Diego » à force de tournées communes et split 45 tours, mais à l’instar des jaunes et verts de la grande époque, pas question de se reposer sur ses lauriers. Nouveaux morceaux, vieux tubes, chœurs gros comme ça, Bat Bat en guest et reprise des Zab’ en bonus. Secouez fort et buvez vite. Ca fait du bien par où ça passe.
Mais n’oublions pas que toutes ces vedettes américaines n’avaient qu’un but : préparer la salle pour le clou du spectacle. Les fils prodiges du cru. Que la Vosgian Force soit avec eux. Les Diego Pallavas fêtent ce soir (et demain aussi, mais on sera déjà reparti) leur 10ème anniversaire. Et ça commence avec une séquence émotion pour tous les fans de la 1ère heure réunis ce soir et ils sont nombreux. Car c’est ni plus ni moins que la formation originelle (Maxi Baltringue et Tympan Destructor) qui vire les membres actuels et assure le début du concert. Evidemment, on tape dans les vieux morceaux, dont certains pas entendus sur scène depuis une paie. Que du bonheur. Même si (et peut-être parce que) ça sent la peur et l’approximation. Diego sur le fil du rasoir, bien à sa place. Pour la suite, Mitch et Arno reprennent la place qui est désormais la leur et la litanie des tubes continue. Fiesta oblige, Justin(e) vient chanter et faire les chœurs et, autre gloire locale, le gratteux des Flying Donuts vient aussi balancer du riff, hi, hi.
Après une heure de pur bonheur et une version d’anthologie du Poney Mort avec les anciens Diego en apprenti-artificiers, ils ont cru pouvoir partir sans jouer Vosgian Force (prévue pour le lendemain). C’était sans compter sur la gouaille du public qui l’a scandé haut les chœurs et qu’ils ont bien été obligés de rattraper et de balancer, la quasi-larme à l’œil (on ne voit rien avec leurs lunettes à la con) et les poils au garde à vous. C’était beau. C’était bon. Un grand moment de communion punk-rock et d’émotion de midinettes.
Ensuite, on a papoté avec plein de gens sympas, dont nos copains belges de Masra Tarath et le régisseur de La Souris Verte qui nous a fait signer des tonnes de paperasses pour nous filer des fiches de paie et de des chèques libellés Communauté d’agglo, histoire de passer pour un Artiste, un vrai. Et surtout de payer des impôts pour ces 45 minutes de punk-rock. Malheureusement c’est ce moment qu’a choisi Zéric pour son happening. Du coup on a raté, mais on nous a tout raconté. En gros, les stands de merch’ étaient installés dans le hall / bar de la salle, juste devant une œuvre contemporaine devant servir de support, le lendemain, à un mapping (faites pas chier les incultes, faites comme moi, allez sur Wikipédia). Le genre de truc calé au millimètre. Et bah, notre Zéric, il a perdu l’équilibre et il s’est effondré (sûrement comme une merde, mais je ne peux pas dire, je n’y étais pas) sur l’œuvre. Il prétend même avoir été applaudi sur l’instant. Mais sur son attitude au moment de l’impact, les avis divergent (et divergent, c’est beaucoup) : certains affirment qu’il a hurlé « Honte à la classe dominante mondiale » alors que d’autres m’ont confié hors antenne qu’il avait bafouillé « Je chie sur la FIAC ».
Après avoir lu tout ça, vous devez être suffisamment dégouté d’avoir raté cette formidable soirée. Je ne vais donc pas en rajouter en vous disant qu’on a continué la soirée en buvant des coups à droite à gauche. Pour ma part, c’était avec une poignée de locaux sympas chez Anaïs. Bonne humeur, bière fraîche et vinyls des V8 Wankers et Turbonegro. Plus Classe tu meurs.
Petite nuit. Gros petit dèj’. Retour trop long en croisant des noms de bleds gustativement peu palpitants : Vittel, Dijon, Contrexéville. La monotonie du voyage fût à peine brisée par une rencontre fortuite dans une station-service avec d’autres « Artistes » à fiche de paie : Jean Schulteis, Jean-Luc Lahaye, Emile et Images et tous les autres ex-vendeurs de disques des années 8-0 (comme dirait Taï-Luc). Et bah ils ne nous ont même pas demandé un autographe !
























Ce qui est bien avec le sud, c’est qu’il n’y a pas que le temps qui dure longtemps … il y a aussi le voyage. Rencard matinal à 9 heures, chargement du matos et récupération des 2 berrichons en plein café gourmand sur leur Terre natale. Ca roule bien et on est donc parfaitement dans le timing prévu, mais on fait un petit excès de zèle et, emportés par notre élan, on se retrouve sur la route de Barcelone. Un demi-tour, 20 km et quelques détours plus tard, on arrive aux Vents du Sud, chouette salle avec une belle scène et un arbre au milieu (de la salle, pas de la scène). Les dAHUS balancent et les Medef tiennent le bar (il faudrait pas qu’il s’écroule avant l’arrivée du public !). Yf MIB cherche à nous impressionner avec ses talents de Bar Ball (après le basket ball et le street ball, c’est pareil mais il faut envoyer sa cannette dans la poubelle) … et ça marche. On se fait griller à la balance par les Diego Pallavas (mais presque) qui déboulent juste de la gare avec leurs instruments sur roulettes dans le plus pur Romano Stylee. C’est la 1ère fois qu’on joue avec les Diego et je suis super content car j’ai vraiment craqué sur l’album. D’ailleurs, je suis un peu rassuré car j’ai pu me rendre compte que je ne suis pas le seul à être atteint de Diego Pallavite aigüe. On se fait aussi une petite balance rapide grâce aux 2 sonomen ultra efficaces et on s’adonne sans vergogne au bla-blatage. Il faut dire que l’affiche de ce dernier soir du Festival To Loose Punkers est particulièrement chouette et que ça attire du beau monde : Franky le berrichon expatrié, qui nous a filmé un peu, Monsieur Ab Fab’ qui a tout enregistré, Grand Dieu Thot venu promouvoir l’album des Sulky Sheena, Starsky Bimbo Killers venu en voisin (puisque comme chacun sait Toulouse-Avignon, c’est à côté !), Raf Attentat Sonore et plein d’autres avec qui je n’ai pas eu la chance de converser.
Après un repas qui nous a donné envie de relancer notre idée de guide gastronomique des meilleures tables de l’underground punkoïde, et l’arrivée de Monsieur Vince TLP (qui a dit que les 2 évènements étaient certainement liés ?) avec son tee shirt B Bop tâché, place à la musique ! C’est Mon Dragon qui a la lourde charge d’ouvrir les festivités. Les nouveaux chouchous de la scène alternative s’en sortent plutôt bien et réussissent à chauffer le public (encore un peu maigre) avec leur mélange original de crust, hard core, reggae. Les dAHUS gAROUS font une entrée en scène fracassante avec leurs looks « All Stars ». Leur set carré et bien enchaîné les feraient presque passer pour un vrai groupe de wack n’ woll (NDR : ce commentaire désobligeant n’est qu’une vengeance puérile pour répondre aux attaques personnelles et pseudo-humoristiques dont je fût la cible et qui n’ont fait rire personne à part Lolux et les 3/4 du public). A noter une reprise des PKRK avec BatBat Pallavas (communicant) au chant. Ca les change des Sheriffs (NDR : pareil). On a pris la suite à la bonne place (3 sur 5), à la bonne heure (22 H 30) avec un bon public (plus de 200 personnes) pour un bon concert (pour nous en tout cas). On continue à roder les nouveaux morceaux, même si on a dû en virer une poignée. On a eu droit à une belle chorégraphie « à la Claudette » de la part de quelques jeunes dans le public sur Mayday et on a juste fait White Riot en rappel, pour remercier Pierro, le big Boss des To Loose Punkers et master chief de la soirée avec son super tee shirt des Clash (que tous les Dieux le bénissent). Puis vint le tour de Diego Pallavas (istas). J’avoue sans honte que mes compte-rendus ne sont pas toujours d’une grande objectivité (même jamais en fait), ce sera particulièrement le cas pour ce groupe. Je suis accro à leur album qui est constitué à 150 % de putain de tubes avec des tonnes de fuckin’ mélodies qui restent collées dans la tête comme un vieux chouine gomme à une Converse. J’ai bien aimé sur scène.
Et les types sont sympas. Et puis, comme dirait mon ami Jack Lang, ce Diego Pallavas (pirine), quel bel homme ! Les Medef Inna Babylone ont clôt ce 2ème Festival To Loose Punkers de fort belle manière avec leur ferveur habituelle et leur nouvelle chanteuse. L’ambiance était à son comble et la salle … pardon ? … j’ai rien vu parce que je papotais à droite à gauche ? … Ha bon, ça se voit tant que ça ? … Ben oui, c’est vrai que j’ai pas vraiment vu les Medef en fait, mais ce n’est pas ça qui va m’empêcher de dire que c’était bien. Et puis quoi encore ! Bref, pour paraphraser mon ami Jean-Pierre Foucault, je dirais que ce fût vraiment une sacrée soirée, musicalement et humainement avec une orga aux petits oignons, des groupes de qualité, un public en or avec des gens sympathiques, aimables, simples et contents d’être là. Que du bonheur. Je me demande même comment on a fait pour ne pas que ça dégénère en partouze !!!


























