Jeudi 4 octobre : Orléans au 109 : Festival Rockumentaire
// octobre 17th, 2012 // Actualités, Concerts 2012
Quand une asso œuvrant dans le secteur peu porteur du documentaire de création s’accoquine avec la fine-fleur de l’intelligentsia des musiques actuelles, ça donne ça : Rockumentaire, un festival qui se déroule dans plein de lieux différents et qui mêle projection de documentaire, concert et conférence avec un seul leitmotiv : montrer comment le rock est un reflet de notre société. Oh yeah !
Et comme ils ont bien fait les choses, la programmation inclut le meilleur documentaire rock du monde de tous les temps et de tous les univers, même s’il y a peut-être 20 minutes de trop à la fin (et pas une demi-heure comme le prétend Lolux, que ni la possession d’un DVD du Grand Détournement gravé par Mister Hazanavicius himself, ni la connaissance personnelle voire intime du chroniqueur cinéma du blog orléano-socialo-mondain Côté boulevard, ne saurait rendre véritablement cinéphile), j’ai nommé : The future is unwritten, la vie de Joe Strummer en 16-9ème.
Pour organiser la soirée Strummer, le collectif a donné carte blanche à Defi, la plus old punk des associations orléanaises. La projection a lieu au 108, Tour de Babel de la Culture locale, de ce genre de culture qui fit dire à l’infâme Baldur von Schirach : « Quand j’entends le mot culture, je sors mon revolver ! » (le type s’appelle vraiment comme ça, je vous jure, ce n’est pas un calembour foireux sur la guéguerre droite-droite des Présidentielles de 95). La salle de poterie du 108 est donc transformée pour une soirée en un temple audiovisuel à la Gloire du Punk rock warlord de légende. Les tabourets sont pourris, mais l’émotion est intacte et la salle est bien remplie malgré l’horaire assez peu punk rock warlord : 19 H un jeudi soir !
Après la projection, le temps de prendre un peu l’air en fumant une roulée mais en gardant la tête et le cœur pleins de l’éthique punk strummerienne, le public investit le 109, petite salle au fond de la cour du 108. La déco est soignée pour l’occasion : Murs repeints de noir et rouge avec moult photos, livres, articles de presse, fanzines dédiés au Last gang in town et son leader. Un sanctuaire.
Mais place à la musique, car si l’homme et le groupe sont morts, leur musique est et restera toujours vivante et foutrement d’actualité : punk rock et luttes sociales ! T’as quelque chose à ajouter, mec ?
Ca commence avec Pete Samprass des Burning Heads et Banane des Grifters, en duo guitare chant approximatif sur Guns of Brixton, Jimmy Jazz et I fought the law : le mélange reggae / rock n’ roll / rockabilly / jazzy, il fallait oser … ils l’ont fait et avec grande Classe. Oserais-je dire : la Classe américaine !
Arrive ensuite un type tout jeune, inconnu (de moi) qui déboule avec sa gratte 60’s et qui balance Bankrobber et Clash City Rockers, avec des putains de riffs de gratte et une voix à vous filer la chair de poule. Tout ça avec un naturel déconcertant. Trop fort.
Pour finir dignement cette soirée hommage, on monte sur la petite scène (enfin, surtout Lolux, parce que nous, on se met devant, vu qu’elle est vraiment petite, la scène). Evidemment, pour l’occasion, Brigitte a cédé la place au tribute band from tribute land : Les Clache (in french in ze text, but sans S à la fin, pour ne pas faire trop french. De toute façon, à part Edouard N. personne n’avait remarqué).
Comme on l’a joué en concert en mai dernier et qu’on a pas mal répété, le mini-set de reprises du Clash tourne plutôt bien. On joue vraiment à bas volume mais on est à l’aise quand même et les mines radieuses dans le public laissent à penser que le plaisir est partager. Un peu de bla-bla plus ou moins sérieux pour enrober le tout et l’affaire est plié en 20 minutes. Bah ouais, on a une belle affiche, mais on ne joue que 9 morceaux … mais on a une belle affiche !
Après ça, on boit un petit coup (c’est agréable), on salue les copains des RNCS qui sont arrivés juste à la fin du concert (bien ouej’ !), on remballe le matos et chacun rentre chez soi. Pour ma part, c’est à pied sous la pluie, mais je m’en fous. Ce soir, c’était moi Joe Strummer.
See you Joe et merci pour tout !